Dimanche des Rameaux

Saint Luc a eu l’art grâce à l’Esprit de nous révéler et de nous enseigner à travers le récit sur la passion du Christ que Jésus n’a pas dérobé à la volonté du Père mais il est allé jusqu’au bout de sa mission malgré les contradictions, les haines et la mort. Jésus a pris ta condamnation, notre condamnation, oui c’est toi et moi qui avions condamné le Maître de la vie. Le bon larron disait à son ami, ne crains-tu pas Dieu ? cette même question est posée à toi et moi ? oui, ne crains-tu pas Dieu lorsque tu as choisi de tuer sa voix en toi de peur de l’écouter, ne l’avons-nous pas étouffé avec nos vues et manières mondaines alors bien qu’il nous a dit vous n’êtes pas de ce monde (Jn 15, 19). En effet, Crucifie-le ! était le cri de ce peuple au sein duquel il a guéri, nourrit, ressuscité et pourtant, ils n’ont eu aucun gène, aucune crainte de dire crucifie le ! quelle cruauté d’en être arrivé là, la créature qui condamne son Créateur ! oh Homme qu’es-tu devenu ! sacrilège ! n’est -ce-pas l’abomination de la désolation ! le monde à l’envers ! sais-tu que ce peuple d’alors, c’est toi et moi aujourd’hui qui continuons de dire crucifie le ! crucifie-le !

Lorsque nous refusons et rejetons l’amour de Dieu et préférions quémander l’amour humain qui nous conduit à la mort psychique, morale et physique avec des pardons non donnés et reçus. Des affectivités désordonnées qui nous paralysent et nous éloignent de Dieu en gardant prisonnière les unes envers les autres. Il nous a tant aimé, qu’il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui, ne périsse point mais aie la vie éternelle » (Jean3 :16) 

• Crucifie-le ! lorsque nous fuyons l’autorité de Dieu en refusant de l’écouter et d’obéir à travers les différentes médiations et ce qu’il permet dans notre vie, choisissant plutôt d’écouter notre propre voix, de nourrir notre égo, de suivre notre propre chemin qui demande moins de sacrifices afin de satisfaire nos désirs et volontés. N’a t- il pas dit que « si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, se charge de sa croix et qu’il me suive » (Mt : 16, 24-25). N’avons-nous pas fait de l’obéissance une malédiction de Dieu et dépourvu de son Esprit ? crucifie-le !

•  Crucifie-le ! lorsque nous avions fait de la science, notre dieu, notre référence en tout et pour tout, c’est elle qui dicte ce que nous devrons faire ou pas faire. Alors où se trouve la place et le rôle de l’Esprit, le Paraclet, l’envoyé du Père, annoncé par Jésus, qui nous enseignera toute chose, et nous fera souvenir de tout ?  (Jn14,26)

• Crucifie-le ! lorsque nous avions remplacé la Vérité de Dieu par la vérité du monde avec ses lois et normes qui animalisent l’homme et lui octroient le droit de faire ce qu’il veut, sans interdits et où nous avions tout transformé comme la vérité en mensonge, l’intégrité en hypocrisie, le sacré en profane, l’endurance en facilité pour ne citer que ceux-là.    Saint Jean nous rappelle que : « Jésus est le Chemin, la Vérité, la Vie » (Jn 14 : 6). Nous avions laissé assez de portes du monde s’ouvrir en nous, pleurons nos péchés comme les femmes de Jérusalem ! et laissons le Roi de l’univers entrer en chacune de nos vies pour fermer toutes ces portes afin qu’il règne à jamais en nous. Puissions-nous, nous disposer chaque matin à ce qu’Il éveille nos oreilles afin de recevoir le langage des disciples et ne plus jamais le crucifier dans le quotidien de notre vie.