Rencontre des Jeunes Sœurs Dominicaines « YSOP » 2020
S’il est vrai que depuis la fin du 19ème siècle, les Etats Baltes ont fait figure d’avant-poste de la liberté sur la frontière entre l’Est et l’Ouest et qu’en 1990, ils furent les premiers états à proclamer leur indépendance de l’URSS, il aurait été difficile de trouver meilleur endroit pour tenir la conférence annuelle JSOP (« YSOP » Young Dominican Sisters) 2020.
Cet évènement a eu lieu à Riga, en Lettonie, du 3 au 5 janvier. Des sœurs dominicaines, venues de la Slovaquie, de la Hongrie, de la République Tchèque, d’Allemagne, de la Norvège, d’Espagne, de la Grande-Bretagne, d’Irlande et des Etats-Unis, se sont réunies pour partager un temps de développement personnel, de prière commune et de réflexion sur le thème « Blessures et guerres : guérison et construction de la paix – Une histoire du 20ème siècle » ; et pour débattre sur le sujet « Tout ce qui fait de nous « nous » : mémoire et identité ». Sr Pilar del Barrio, Coordinatrice de DSE (Dominican Sisters Europe), a conduit la conférence avec l’assistance de son Conseil.
Le rassemblement a eu lieu au couvent des Sœurs de Béthanie. La prieure, Sr Hanna Rita Laue OP et sa communauté ont offert un cadre amical et chaleureux ; ce qui a rendu possible un joyeux et fructueux échange d’idées, d’expériences et de défis.
Les principales intervenantes étaient le Dr Jitka Jonová et Sœur Sabine Schratz, O.P. Jitka, laïque dominicaine lectrice senior de la Faculté de Théologie St Cyrille et Méthode de l’Université Palacký, et Sœur Sabine Schratz, Directrice du Lumen Dominican Centre à Dublin et membre de l’Institut historique de l’Ordre des Prêcheurs, ont offert aux participantes une analyse critique de l’histoire compliquée du 20ème siècle, particulièrement axée sur l’impact des deux guerres mondiales et de l’avènement du communisme sur l’histoire, la culture et la vie religieuse en Europe. Leurs présentations approfondies ont suscité une discussion animée et fructueuse qui a permis aux sœurs d’apprécier et de comparer la façon dont les mêmes événements ont affecté leurs pays et leurs cultures. Les témoignages les plus émouvants venaient des sœurs slovaques, tchèques, hongroises et lettones qui ont donné des exemples de résistance héroïque à la persécution de l’Eglise Catholique sous les régimes communistes.
Les forces et faiblesses d’organisations internationales, telles la Ligue des Nations et les Nations Unies, ont été l’objet de débats, notamment en relation avec les questions globales telles que la protection des droits des minorités, les problèmes environnementaux et les migrations. A ce sujet, la discussion finale a été grandement enrichie par la participation de la Coordinatrice Internationale de DSIC, Sr Margaret Mayce, O.P., qui a partagé avec les sœurs certaines leçons apprises durant sa longue expérience de 11 ans à la représentance auprès du Service des ONG de l’ONU, à New-York. Sœur Margaret a rappelé aux JSOP que regarder les problèmes européens sans perdre de vue la perspective globale n’est pas seulement une nécessité émergeant d’un monde qui devient de plus en plus interdépendant, mais c’est également – et d’un ordre tout aussi important – un élément constitutif de l’appel dominicain à prêcher la vérité et « à aller faire des disciples dans toutes les nations » (Mt 28, 19).
L’analyse approfondie faite par Sœur Sabine sur les interactions complexes entre mémoire et identité et sur le rôle que joue l’histoire dans le façonnage de l’une et de l’autre a eu pour effet, d’une part de prendre réellement conscience que nous connaissons peu l’histoire des unes et des autres. Mais d’autre part, cela a permis d’apprécier le rôle que joue DSE qui comble ces lacunes en réunissant les sœurs et en promouvant la collaboration entre les différents pays et régions, et ainsi en surmontant les barrières linguistiques et intellectuelles.
Sr Chiara Mary Tessaris (English Dominican Congregation of St Catherine of Siena)
Source : http://bit.ly/2s6ZZT0