NOUS SOMMES UNE FAMILLE
L’expérience de notre collège Notre-Dame du Rosaire Fesd (Beaterio), Spagne
Au début de l’année scolaire, rien ne faisait présager le tournant qu’allaient prendre nos vies à la fin du second trimestre. Le travail en classe, les rires dans les couloirs et l’agitations dans la cour ont, au milieu du mois de mars, cédé la place à un collège silencieux, vide et triste. L’énervement, l’incertitude et la peur ont fait surface dans notre Communauté Educative, mais nous les avons affrontés comme une grande famille.
Si vous demandez à l’un ou l’une de nos élèves, de nos familles, de nos professeurs ou des membres du personnel d’administration et de service de définir, en un seul mot, ce que nous sommes, ils vous répondront « FAMILLE ». Notre sentiment et notre vie sont développés quotidiennement dans le travail éducatif en tant que tel. Nous sommes la famille du Beaterio. En réalité, le nom de notre collège est « Notre-Dame du Rosaire Fesd », mais dans tout Jerez, nous somme connus comme le Beaterio. Toute notre Communauté Educative est très fière de ce qualificatif, car il nous ramène à nos racines. Le nom provient de l’une des rues qui bordent le centre, mais cela va beaucoup plus loin puisqu’il est inspiré du travail d’une grande dame, María Antonia de Jesús Tirado, fondatrice d’abord d’une communauté (un beaterio) de sœurs dominicaines, au XIXème siècle, qui a donné lieu à la congrégation des Sœurs Dominicaines du Saint Sacrement dont l’œuvre fut l’éducation des filles les plus pauvres de Jerez à son époque. Nous sommes tous les bénéficiaires et les héritiers de cette œuvre éducative dans notre centre-ville.
Nous sommes une famille dont le cœur bat noir sur blanc, en suivant l’exemple de notre fondatrice Mª Antonia de Jesús Tirado et de saint Dominique de Guzman. Nous avons une grande Mère, la Vierge du Rosaire et c’est pour cela que les craintes et les appréhensions que nous avons eues au début de la pandémie se sont dissipées sous sa protection et nous avons été capables de nous soutenir et de nous encourager les uns les autres, comme le font les grandes familles.
C’est incroyable comme nous avons pu réajuster le processus éducatif sans problèmes majeurs. Les professeurs, les élèves et les familles sont restés en communication constante. Nous avons été en mesure d’apprendre et de croître dans tous les sens du terme, et le plus important est que nous étions UNIS.
Malgré le confinement, nous nous sommes sentis plus unis, plus en communication et plus soutenus que jamais. Notre cœur a battu à l’unisson avec un rythme constant tel que nous n’aurions jamais imaginer qu’il pouvait le faire. Nos liens se sont renforcés et notre amour s’est encore accru.
Nos rencontres en classe, les fêtes du collège (parce que comme toute famille nous célébrons des fêtes), nos contacts directs, etc. nous manquent vraiment. Nous voulons et désirons grandement pouvoir nous rencontrer, nous embrasser, car l’amour a besoin de s’exprimer. Mais, en attendant que viennent ces heureux instants, quand la nostalgie et la mélancolie arrivent, nous nous tournons vers notre cœur dans lequel nous sommes et nous nous sentons UNIS COMME UNE GRANDE COMMUNAUTE EDUCATIVE, UNE GRANDE FAMILLE.