Zimbabwe: Faire pousser des arbres et être entendus
A l’occasion du Temps pour la Création 2024, nous partageons les histoires des Sœurs Dominicaines dans différentes parties du monde qui prennent soin de notre maison commune de diverses manières. Srs. Tendai Makonese et Sarudzai Mutero des Sœurs Dominicaines du Zimbabwe parlent du projet Laudato Tree Movement Zimbabwe.
« Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine. » (Matthieu 11,17)
Ces mots ont résonné dans les oreilles des sœurs dominicaines du Zimbabwe après l’appel de Sa Sainteté, le Pape François, à prendre soin de notre environnement. La terre, que le pape François décrit comme « la plus grande ressource que Dieu nous a donnée et qui est à notre disposition, ne doit pas être défigurée, exploitée et dégradée, mais doit être traitée avec dignité ».
Afin de diffuser le message sur l’importance de prendre soin de notre maison commune, les sœurs dominicaines du Zimbabwe, par l’intermédiaire de leur organe de presse Lifelines, et la commission Justice, Paix et Intégrité de la Création des sœurs dominicaines, se sont lancées dans le projet Laudato Tree Movement Zimbabwe Project (Mouvement Laudato pour les arbres au Zimbabwe). Il s’agit d’un projet environnemental qui vise à planter autant d’arbres que possible et à enseigner aux jeunes comment prendre soin de notre mère la terre. Ce projet a été rendu possible par les Sœurs Dominicaines d’Allemagne, par l’intermédiaire de Sr Jubilata o.p. et de ses amis, qui ont contribué financièrement à la mise en œuvre réussie du projet.
Comment s’est déroulé ce projet ? Éduque un jeune à mesure de son développement : jamais il ne déviera, même l’âge venu (Proverbes 22,6). Un projet pilote a été lancé à l’école primaire de Chivake, dans le district de Gutu, dans la province de Masvingo. Cette école a été choisie parce qu’elle est située dans une zone aride qui a subi l’une des pires déforestations de notre époque. Pour qu’un projet de plantation d’arbres réussisse, il faut une source d’eau permanente. Un puits a donc été creusé et un système solaire a été installé pour puiser l’eau sous terre, car cet endroit n’a pas encore l’électricité. Une citerne et un réservoir ont été construits pour stocker l’eau nécessaire à l’arrosage des arbres.
Une nouvelle structure venait de surgir de nulle part dans le village. L’école, les parents et la communauté n’ont pas pu cacher leur joie en célébrant et en appréciant le fait de disposer d’une eau propre et sûre. C’était un soulagement pour l’école, car les enseignants et les élèves parcouraient des kilomètres pour aller chercher de l’eau. Même la communauté n’a pas été épargnée par les retombées positives de la source d’eau, puisqu’elle pouvait également aller chercher de l’eau à l’école. Le projet a donc fait d’une pierre deux coups.
Après la mise en place d’une source d’eau, il était temps pour les élèves, le personnel et les membres de la communauté de s’impliquer. Ils ont commencé par préparer la pépinière pour les graines qu’ils allaient planter (10 000 gommiers et 3 000 pins). Ils ont ensuite clôturé trois zones : le site du forage, les arbres du verger et la plantation. 100 arbres fruitiers greffés ont été plantés pour que l’école puisse les consommer et les vendre s’il en reste. Pour embellir la zone, St Dominic Chishawasha a fourni 700 crotons qui ont été plantés le long de la route menant à l’école et autour de l’école et de la maison du personnel. En ce moment, nous sommes en train de transplanter les semis de gommiers et de pins et de les placer sur leur terrain permanent où ils pourront grandir librement et atteindre le ciel. Il s’agit d’un processus très long, car des milliers d’arbres doivent être plantés pendant la saison des pluies et lorsque les écoles ne sont pas en vacances.
Il était très important que tout ce processus soit filmé et que les vidéos soient distribuées afin d’encourager les gens d’autres communautés à faire de même. Cette démarche s’inscrit dans le droit fil de la mission du mouvement Laudato Tree, qui consiste à « FAIRE POUSSER LES ARBRES ET ÊTRE ENTENDUS ».
La raison pour laquelle nous avons choisi les élèves des écoles primaires est que le projet sera mis en œuvre par eux, ce qui façonnera leur avenir longtemps après qu’ils auront terminé leurs études. Nous prions et espérons que les élèves partageront également les informations et les connaissances avec leurs familles et leurs amis, afin que l’ensemble de la communauté puisse participer à la protection de l’environnement.
En tant que croyants, il est de notre responsabilité de nous préoccuper profondément du monde naturel. Nous devons le faire non seulement pour le bien de l’environnement, mais aussi pour servir l’humanité. Nos interactions avec l’environnement devraient viser à améliorer la vie humaine et à alléger les souffrances des hommes, des femmes et des enfants qui ont été créés à l’image de Dieu. Dans quelques années, le visage de l’école primaire de Chivake ne sera plus jamais le même, grâce au mouvement Laudato Tree.