Le COVID19 a changé notre manière de faire les choses
Sœurs Janice Thome et Roserita Weber, op
Dominican Sisters of Peace
Garden City, Kansas USA
Les sœurs de la congrégation Dominican Sisters of Peace Roserita Weber et Janice Thome servent les pauvres au sein du Domnican Sisters Ministry of Presence à Garden City, dans le Kansas. C’est un ministère directement au service des personnes ou des familles, peu importe qui elles sont et pourquoi elles sont pauvres.
Nous répondons aux besoins des familles qui nous ont été envoyées par d’autres personnes, par des familles ou par des organismes sociaux. Nous commençons par une simple présence aux côtés de la famille, en la laissant définir ses besoins et en lui permettant de diriger l’aide dans la mesure de ses possibilités. Nous établissons des liens entre ceux qui sont dans le besoin et les ressources existantes. Ce lien nous donne une base pour défendre les personnes marginalisées. Nous créons des ressources là où il n’en n’existe pas.
Cela signifie que nous allons le plus souvent chez les gens et nous leur fournissons le transport dont ils ont besoin pour se rendre à leurs rendez-vous avec les organismes sociaux ou à ceux d’ordre médical. Le COVID19 a changé la manière dont nous faisons ces deux choses.
Je trouve que c’est très artificiel que la personne et moi devons utiliser des masques qui cachent nos expressions faciales. De même, rester sous le porche ou dans la cour m’est très embarrassant. Quand j’emmène quelqu’un à Wichita pour des rendez-vous, et que je porte un masque durant 8 à 10 heures par jour, je suis un peu congestionnée et j’ai des marques de pression sur les deux joues.
Sœur Roserita ne peut pas donner des cours de conduite en groupe à cause du manque de distance sociale. Elle ne donne que des cours individuels et ne peut donc pas servir autant de personnes. Elle doit faire très attention quand elle fait de la pratique avec elles dans leur voiture.
Beaucoup des personnes que nous servons travaillent dans les services de première nécessité, elles ont donc un revenu quel qu’il soit. Cependant, certaines d’entre elles ont des problèmes. Comme Jesse qui travaille dans la construction. Le propriétaire du véhicule que lui et quatre autres personnes conduisent, a cessé de les prendre pendant 3 semaines au mois de juillet parce que l’un des hommes avait le COVID. Le patron de l’entreprise voulait être sûr que personne d’autre n’allait l’avoir. Sœur Roserita a aidé la famille de Jesse avec une partie de la subvention reçue du Catholic Extension Sisters on the Front Lines. Nous les avons également aidés avec de l’essence pour qu’ils puissent se rendre à un rendez-vous à Wichita au mois d’août.
Plus tard, nous avons reçus beaucoup de demandes d’aide au paiement des factures de service public, car l’argent du gouvernement est maintenant épuisé et que les familles ont utilisé toutes leurs ressources.
Ce qui me restera en mémoire c’est le stress émotionnel de ne pas pouvoir répondre spontanément comme par exemple en prenant dans mes bras une dame dont le frère était en train de mourir du COVID au Texas alors qu’elle ne pouvait pas être à ses côtés. Ce serait bien de pouvoir s’assoir avec les personnes qui demandent de l’aide et de les écouter sans avoir la pression liée au fait qu’il commence à faire trop froid ou trop chaud dehors.